Le mandat de Guillaume Gonzalez et Bérengère Grondin au Carrefour Jeunesse-Emploi du Témiscamingue est d’aider tous les nouveaux arrivants, dont 50 % sont immigrants. Pour la plupart, et tout comme Guillaume et Bérengère, qui sont originaires respectivement de la région bordelaise et de l’ile de la Réunion, ces nouveaux arrivants sont majoritairement passés par Montréal, Gatineau, ou Rouyn-Noranda et cherchent un meilleur cadre de vie ou une opportunité dans un secteur professionnel particulier.  

 

Guillaume, qui est agent d’attraction et de rétention, est arrivé en 2009 à Montréal et ne pensait pas s’installer durablement en arrivant il y a neuf ans. Il dit lui-même qu’il a eu la « piqûre du Témis ». C’est bien sa propre expérience qu’il utilise pour promouvoir le territoire lors des tournées de recrutement à l’extérieur de la région : les gens du Témiscamingue, leur esprit de communauté, la simplicité de la vie loin des embouteillages des grands centres et une nature incontestablement majestueuse. Il utilise aussi son expérience en tant qu’immigrant pour accompagner les nouveaux arrivants dans des aspects plus pratiques comme la gestion du pourboire, les différences du système bancaire ou encore l’utilisation d’un système de chauffage! 

 

Le système de chauffage est une nouveauté pour Bérengère qui n’en avait pas besoin de dans son logement à la Réunion. Arrivée à Rouyn-Noranda en 2017, elle s’est installée il y a deux mois à Ville-Marie. Elle se sent à l’aise dans cette ambiance familiale où les gens se saluent dans la rue, comme dans son village natal. Elle est très attachée à la beauté des paysages du Témiscamingue, époustouflée par les trésors de cette nature si présente, et apprécie la proximité du majestueux lac Témiscamingue. Pour exprimer qu’elle se sent chez elle ici, l’agente de migration et de projet multiculturel reprend spontanément le slogan du territoire : « C’est là où je vis! » 

Parmi ses projets, elle a élaboré une formation en accueil des personnes immigrantes en collaboration avec le Mouvement de la relève d’Amos-région et le Carrefour Jeunesse Emploi d’Abitibi-Ouest, un soutien aux organismes et bientôt aux entreprises. De nombreuses actions sont par ailleurs menées pour entrer en contact avec des nouveaux arrivants, les recruter, faciliter leur arrivée, parfois leur démarche à l’emploi, etc. Des événements plus ponctuels, comme les cinés-causeries qui ont eu lieu au Rift du 19 au 25octobre à l’occasion de la Semaine québécoise des rencontres interculturelles, sont aussi mis en place. 

 

Un des enjeux majeurs reste la déconstruction des mythes et préjugés que le reste du Québec a sur le Témiscamingue. Par exemple, une étudiante infirmière en recherche de stage, rencontrée lors d’un salon à Sherbrooke, trouvait le Témiscamingue «  ben trop loin », mais prévoyait aller à Sept-Îles, sur la Côte-Nord, qui est en fait plus éloignée! Et même en Abitibi, Bérengère se rappelle ses camarades étudiantes témiscamiennes qui étaient « traitées de fermières ». Souvent, les immigrants n’ont pas ces préjugés et sont plus volontaires pour s’installer au Témiscamingue et goûter à la qualité de vie qui y est offerte. 


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