Le Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue (FCIAT) débute aujourd’hui le 31 octobre, alors que le long métrage Le club Vinland, de Benoit Pilon, sera présenté en ouverture des festivités. Plus tôt cette semaine, L’Indice bohémien s’est entretenu avec Émilie Villeneuve, directrice générale du festival, afin de tâter le pouls de l’organisation à l’aube de cette 39e édition.

Ayant grandi à Rouyn-Noranda, Émilie Villeneuve se décrit comme une véritable « enfant du festival ». Diplômée en cinéma de l’Université de Montréal, celle qui a effectué un retour dans la région en 2004 a rapidement mis son grain de sel dans l’univers cinématographique de l’Abitibi-Témiscamingue en fondant avec des amis le Festival du DocuMenteur de l’Abitibi-Témiscamingue. Après avoir travaillé en 2004 pour le FCIAT, découvrant ainsi pour la première fois l’organisation de l’intérieur, elle en est toujours demeurée très proche, par exemple en y présentant ses propres productions ou réalisations, ou encore en animant le volet Espace vidéo (aujourd’hui Espace court).

De retour au sein de l’organisation depuis janvier 2016, Émilie en est à sa cinquième édition en tant que directrice générale. Malgré l’expérience acquise, elle admet que 2020 a amené son lot de défis inhabituels étant donné le climat d’incertitude et les changements pouvant survenir d’une minute à l’autre. « Il faut toujours avoir un plan A et 12 plans B », affirme la principale intéressée. Cette réalité peut être difficile à gérer lorsqu’une consigne doit être transmise rapidement à un ensemble important de personnes concernées. C’est ce qui explique aussi le dévoilement tardif de certaines informations, comme la programmation et la mise en vente des billets qui ont eu lieu plus tard que d’habitude afin d’éviter au public de subir les conséquences de changements inattendus. 

Malgré tout, le FCIAT offre cette année une programmation complète et variée parmi laquelle on compte un nombre impressionnant de premières et plusieurs productions régionales, de plus en plus présentes depuis les dernières années. D’ailleurs, pour la première fois, une production entièrement régionale, le film Danser sous la pluie de Rachelle Roy, clôturera le festival. Un film qu’Émilie décrit comme incontournable par l’originalité de sa forme, son aspect intime, la sensibilité du thème qu’il aborde et l’émotion qu’il suscite chez le spectateur.

Pour Émilie, l’édition 2020 du FCIAT est une occasion de démontrer son importance propre dans l’univers culturel québécois, mais aussi celle de tous les événements du genre, qui représentent d’incomparables occasions de rencontre entre le public et les créateurs. De plus, selon elle, la tenue du festival rappelle la pertinence du visionnement d’un film en salle et de la fusion des énergies de chacun. Même si l’expérience sera différente cette année étant donné la distance obligatoire entre les individus, « ça ne veut pas dire qu’il n’y aura pas de chaleur, de plaisir, de bonheur. On n’oublie pas que ça reste la fête du cinéma », insiste Émilie. En effet, l’organisation travaille d’arrache-pied à créer une ambiance chaleureuse et conviviale malgré les circonstances.

À l’aube de la soirée d’ouverture, Émilie est fébrile. Bien sûr, les derniers détails logistiques créent une certaine nervosité, bien sûr il y a l’euphorie typique de la dernière minute. Mais surtout, il y a la confiance et l’attachement évidents de la population envers le festival, qui s’est confirmée dès le début des ventes de billet et qui a transmis à la directrice et à toute son équipe la confiance nécessaire pour la suite des choses.

Bon festival!