En août dernier, le réseau Biblio de l’Abitibi-Témiscamingue et du Nord-du-Québec a annoncé le départ à la retraite de deux membres de son personnel pour le 1erjanvier 2021 : Chantal Baril et Louis Dallaire. Elle est agente de développement depuis 31 ans, il est directeur général depuis plus de 14 ans. Je suis allé les rencontrer pour discuter de l’état de santé du réseau, de leurs souvenirs, de leurs projets, bref, pour faire un bilan avant leur départ. Chantal n’étant pas disponible lors de ma visiteje me suis entretenu avec le directeurqui a cependant parlé de sa collègue avec un respect et une admiration indéniables. 

 

Louis Dallaire m’a accueilli avec la bonhommie que je lui ai toujours connue. Il m’a fait visiter les bureaux et les installations, et m’a présenté les employées présentece jour-là. Ensuite, il m’a parlé du réseau avec passionm’a raconté des anecdotes. Mais j’ai surtout relevé une constance, un dénominateur commun dans tout ce qu’il m’a dit : son attachement aux communautés et aux gens. 

À son arrivée à la direction, le réseau comprenait 59 bibliothèques. Il en compte aujourd’hui 71 avec des services offerts dans trois langues. Ce travail colossal aura été possible grâce à la mutualisation d’expertises, de ressources autour d’une vision. En effet, le futur ex-directeur considère les bibliothèques comme un outil de développement pour la région. Dans cette perspective, il a toujours voulu en implanter dans les communautés, peu importe la taille de leur population. 

 

Pour lui, une bibliothèque n’est pas seulement un lieu où on va chercher des livres : c’est avant tout un milieu de vie, un lieu d’échanges et de rencontres. La question de l’accessibilité aux services du réseau demeure pour lui un enjeu majeur. Le développement du réseau dans le NordduQuébec témoigne de ce souci de faire des bibliothèques un outil contribuant à assurer la vitalité des petites communautés. Mme Baril partage également cette vision. Selon M. Dallaire, celle dont il considère le travail comme un poste clé a mis chaque bibliothèque sur un pied d’égalité, peu importe sa tailleAu fil des ans, elle a appris à connaître les membres de chaque comité et elle est présente au quotidien pour accompagner, écouter et répondre aux besoins des divers responsables des bibliothèques, en plus de garder toujours en tête leur développement à long terme.  

 

Pour rendre attrayantes les bibliothèques du réseau, Louis Dallaire mise sur des projets porteurs, qui galvanisent les gens. Selon lui, dans le contexte d’une aussi grande diversité d’offres de produits de consommation culturelle, les bibliothèques doivent trouver des façons innovantes pour valoriser le livre. Avec sa collègue Chantal, il a créé nombre d’initiatives permettant au réseau de s’ancrer durablement dans les mœurs des usagers : « On avait inventé ensemble des dépliants pour faire la promotion, du vidéo [], des projets comme déposer des raquettes dans les bibliothèques pour amener les gens, pour emprunter autre chose que juste des livres. On a développé des collections, des trucs d’animations, etc. On pensait que l’animation du livre, de la lecture, était importante. »  

 

Le livre devient ainsi un objet placé dans un milieu écologique en interaction avec d’autres. Louis Dallaire pense que les bibliothèques doivent évoluer avec la société. En cela, il les inscrit dans un écosystème où existe une interdépendance entre les différents éléments. C’est ce qui explique les liens établis et développés avec les artistes et les travailleurs culturels en général, par exemple.  

 

En guise de bilan, Louis Dallaire laisse un organisme en pleine santé. Il est convaincu que le réseau va continuer à prendre de l’essor en se professionnalisant continuellement et en restant humain. D’ailleurs, même si le réseau est confronté au défi de devoir toujours justifier sa pertinence auprès des subventionnaires, il n’en demeure pas moins vrai que la solidité et l’expertise de son équipe constituent un garant de sa longévité. Le futur ex-directeur est confiant en l’avenir du réseau, dont la direction passera sous la houlette de Cloé Gingras en janvier prochain. 


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