C’est par des ateliers artistiques que Catherine Lessard, professeure au Centre de musique et de danse de Val-d’Or (CMDVD), Colette Fortin, professeure pour Music for Young Children [Musique pour Jeunes Enfants] et sa fille Fanie Chassé ont choisi de rencontrer, depuis le mois de septembre, les enfants et les éducatrices du CPE de Lac-Simon. Anne-Laure Bourdaleix, directrice du CMDVD, résume le projet ainsi : « Il est important de créer des ponts entre les communautés et en voici un qui met les arts comme langage universel au cœur d’activités ludiques et pertinentes pour le développement de l’enfant. » 

 

Anny Dubé, coordonnatrice du projet, rapporte que le programme de Colette Fortin, qui travaille depuis 14 ans à Lac-Simon, tient compte des cinq sphères du développement des enfants : motricité globale, motricité fine, langage, domaine cognitif et domaine affectif. La stimulation des cinq sphères se fait par le chant, la danse, la manipulation d’instruments de musique et l’apprentissage de la théorie musicale. Par exemple, les enfants apprenaient le rythme de la croche au moment d’interviewer Mme Fortin. Son programme s’adresse aux enfants de 18 à 30 mois et a lieu les mardis et jeudis. Catherine Lessard enseigne la danse depuis 30 ans et a déjà offert des ateliers à Lac-Simon. Elle utilise dans son enseignement les contes, les chansons, les danses, les bricolages et le théâtre. Son programme s’adresse aux enfants de 30 à 48 mois et a lieu les lundis et mercredis. 

 

Anny Dubé mentionne que les enfants de Lac-Simon sont exposés au français, à l’anglais et à l’anicinabe. Dans leurs activités, les animatrices allochtones intègrent des mots anicinabek que leur apprennent les éducatrices autochtones. C’est « un partage de connaissances, dit Mme Bourdaleix. Elles transmettent leur histoire, leur culture, leur vocabulaire. De leur côté, les éducatrices reçoivent une sorte d’autoformation pour laquelle elles montrent une grande ouverture ». Le projet, après un départ timide, a été très bien accueilli par la communauté de Lac-Simon et a bénéficié de fonds d’un budget pour la stimulation du langage chez les enfants.  

 

Pour Colette Fortin, la musique est un langage universel. Aussitôt qu’elle commence à jouer, les enfants s’assoient et écoutent. « C’est la meilleure méthode d’apprentissage que je connaisse », évoque-t-elle. Pour l’éducatrice Margaret Jackson, la musique aide à favoriser le développement de l’enfant et à le rendre patient. L’aide-orthophoniste Annabelle Wabanonik rapporte que des parents mentionnent que des enfants reviennent avec des tempos et des airs qu’ils ont appris à la garderie. Selon Jacqueline Thusky, éducatrice, les ateliers l’aident à aider les enfants. Isabelle Babin, directrice du CPE pourrait résumer ainsi l’expérience : « Les enfants avaient de la difficulté au début et maintenant, je suis contente. » Les ateliers se poursuivront tout au long de l’année scolaire.  


Auteur/trice

Michèle Paquette est retraitée de l’enseignement des sciences naturelles au niveau collégial. Elle écrit dans L’Indice bohémien depuis 2013. Elle habite en Abitibi-Témiscamingue depuis 2006. Elle a vécu sur la Côte-Nord où elle s’est occupée d’environnement. Ici, elle s’intéresse tout particulièrement à la culture abitibienne.