Le dimanche 1er novembre, seuls deux des trois longs métrages au programme du Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue (FCIAT) ont pu être présentés.  Une panne de courant au tout début du film La fine fleur, de Pierre Pinaud, en a empêché la projection, ce qui terminait mal une journée pourtant bien commencée.

Les deux longs métrages proposés dimanche étaient deux films québécois. Deux films aux antipodes au premier abord, mais qui se rejoignent dans leur thème, celui du passage.

My Salinger Year, réalisé par Philippe Falardeau et qui a été présenté en ouverture de la dernière Berlinale, était au programme en matinée.  Adaptation du roman du même titre, l’histoire de ce film d’apprentissage ne se déroule pas au Québec, mais dans le monde de l’édition à New York, dans les années 90.  Joanna Rakoff veut être écrivaine et pense que travailler dans le monde de l’édition va la rapprocher de son grand rêve.  Elle se fait embaucher par l’agente littéraire de J.D. Salinger et abandonne l’université. On suit le parcours d’une jeune femme qui tente de trouver sa place dans le monde à travers sa relation avec la littérature, avec les hommes et avec … Salinger.  Le film est tout en demi-teintes et narre l’évolution d’une jeune femme vers l’affirmation d’elle-même.

Le Vieux Chums de Claude Gagnon, présenté en après-midi, aborde un sujet lourd : Pierre, un adulescent de 50 ans, se meurt d’un cancer du poumon et décide de rentrer dans sa ville natale (Saint-Hyacinthe filmé de magnifique façon) faire un dernier tour de piste pour saluer ses amis d’enfance et régler les différends pendants avec ses ex et son fils.  Le film traite lui aussi d’un passage, celui de la vie à la mort, sujet grave, mais pas triste.  Claude Gagnon s’est inspiré du décès d’un de ses amis afin de nous raconter une histoire personnelle et signifiante pour lui.  La présentation du réalisateur était d’ailleurs empreinte d’une grande émotion. 

DU CÔTÉ DES COURTS

Parmi les courts métrages d’animation, notons le film Kids, discours sur la dynamique de groupe, film étrange et fascinant. Soulignons également On n’est pas près d’être des superhéros, dont les images sont totalement au service du discours libre et décomplexé des enfants. 

Tranches de nuit constitue lui aussi une proposition audacieuse et prémonitoire, car l’intrigue réunit quatre pauvres confinés dans une chambre d’hôtel par un gouvernement qui souhaite camoufler la pauvreté. Yves Jacques y livre une interprétation habitée.

Pour terminer, mon coup de cœur : Comme une comète d’Ariane Louis-Seize.  Une jeune fille est attirée par le conjoint de sa mère.  Le film, qui au départ aurait pu paraître convenu, évite tous les clichés du genre pour nous montrer simplement la montée des sentiments entre les deux protagonistes.  Tout est subtil, tout reste dans le non-dit et la conclusion évite la facilité.  Les interprètes, eux, sont parfaits. On retrouve d’ailleurs parmi eux Whitney Lafleur, originaire de Rouyn-Noranda, dans le rôle de la mère.

Le FCIAT se poursuit jusqu’au jeudi 5 novembre.


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