AUX ORIGINES

À la veille du départ de sa professeure et amie Marie-Andrée Thibault pour Québec, Laurane Gagnon transforme rapidement son dilemme en vocation. « J’étais consciente que si je ne poursuivais pas la Classe de danse, les jeunes n’auraient plus la chance de danser à Amos et dans les environs. »

La Classe de danse, comme son nom l’indique, est une école de danse. Depuis le départ de Marie-Andrée Thibault, Laurane Gagnon en assume avec brio la direction artistique, avec l’appui des enseignants de qualité qu’elle a su recruter pour en diversifier l’offre. Mais suivant sa perspective, il s’agirait plutôt d’un rôle de guide. Et pour cause, à l’instar de sa mentore, elle n’hésite jamais à encourager ses élèves à suivre leurs instincts créatifs et elle les pousse – doucement et avec son rire aussi constant que cristallin – à donner vie à leurs idées prometteuses.

DU VILLAGE

Pour se consacrer pleinement à son amour pour la danse, Laurane a fait le choix réfléchi de céder son poste d’agente de développement au sein de la municipalité de Saint-Mathieu-d’Harricana qu’elle occupait depuis près d’un an et demi. Sa communauté natale peut attester de sa marque laissée dans son sillage. La serre de l’école primaire, conçue dans la joie à partir de matériaux recyclés à la sueur des dizaines de bras villageois qu’elle a rassemblés, en est la meilleure démonstration. Par ailleurs, elle travaille également au sein de l’indispensable équipe de la santé publique du Centre intégré de santé et des services sociaux de l’Abitibi-Témiscamingue.

LA NATURE

L’histoire du territoire et la nécessité de le protéger font office de thèmes de prédilection pour ses mises en scène. « Faire et voir danser des adolescents sur du Richard Desjardins, je trouve ça vraiment beau », affirme celle qui rêve d’ailleurs d’orchestrer des prestations en plein air.

Sans pousser la note, elle use de cette sensibilité pour amorcer un partage avec ses élèves sur l’importance de préserver nos milieux de vie. Il leur revient dès lors la mission d’interpréter, d’incarner, ces nobles et vitales valeurs à travers leurs chorégraphies.

POUR TOUJOURS

Et demain? « J’aimerais que les élèves participent de plus en plus à la création », nous glisse-t-elle. Sa façon bien à elle de poursuivre l’œuvre de sa prédécesseure qui ne manquait jamais une occasion de la valoriser et de l’encourager à transformer ses initiatives instinctives en accomplissements spectaculaires.


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