Depuis dix ans, Claire Bergeron garde le rythme… une publication par année! Grâce à son lectorat bien établi, son dixième roman était attendu avec impatience. En librairie depuis le 17 mars, Les secrets d’une âme brisée (Éditions Druide) semble faire l’unanimité auprès de la critique et des internautes qui échangent sur leurs coups de cœur sur des forums de discussion à thématique littéraire.

Cette fois, la spécialiste du polar romantique sur trame historique a trouvé son inspiration dans l’histoire de Stephen Lafricain, un pionnier du Témiscamingue ayant connu l’esclavage et la guerre de Sécession, et dont la vie fait partie des légendes. « C’est à la suite de cette trouvaille que j’ai décidé de camper mon intrigue sur les rives du lac Témiscamingue. Pour la première fois, j’ai eu le plaisir d’intégrer des personnages de race noire à mes personnages, vingt ans après l’abolition de l’esclavage aux États-Unis, alors que le racisme sévissait toujours en force », raconte-t-elle.

LE ROMAN

Fabiola Sutherland, 76 ans, replonge dans de douloureux souvenirs le jour où sa petite-fille Gladys trouve un certificat de mariage révélant de troublants renseignements. En effet, les jeunes années de Fabiola font partie des secrets qu’elle a bien enfouis au fond de son âme. Alors qu’elle a 17 ans, un terrible drame l’oblige à relever un défi plus grand que nature : administrer l’entreprise familiale et diriger une cinquantaine d’hommes travaillant au commerce du bois et des fourrures. L’action de cette intrigue se déroule dans un village témiscamien, à la fin du 19e siècle, époque où l’esclavage vient à peine d’être interdit, où la place de la femme n’était certainement pas dans le monde des affaires. L’arrivée de Fabiola dans la vie adulte ne se fait pas sans heurts, chaque décision pouvant être lourde de conséquences. Entourée de gens bienveillants et d’autres qui le sont moins, avec son peu d’expérience, elle doit manœuvrer en faisant la part des choses entre la vérité et les mensonges, entre l’amitié sincère et les faux-semblants, entre la solidarité et la trahison.

SON PROCESSUS

L’autrice aime s’imprégner des lieux. À l’été 2019, elle s’est rendue sur les rives du lac Témiscamingue où elle a imaginé un village fictif : Sutherland City. « Doucement, sur les ailes de mon imagination, Fabiola, Dorian, Aymeric, Rodrigue ou Albina ont pris forme et ils ont habité ces lieux, avec leurs caractères, leurs passions et leurs secrets. » En plus de ses nombreuses recherches, son frère Daniel et sa femme, qui ont étudié en histoire, sont pour elle une source importante de renseignements, la crédibilité de ses intrigues étant un incontournable dans son processus. Sa petite-fille Rosalie est aussi à l’origine de son inspiration pour le personnage de Fabiola. « L’automne dernier, pendant la rédaction de ce roman, ma petite-fille de 18 ans est venue vivre avec moi; l’Université McGill qu’elle fréquente donnait ses cours à distance. Rosalie était de l’âge de mon héroïne, j’ai pris plaisir à l’observer : elles sont naïves à cet âge, bien qu’elles se croient fortes. Bien sûr, elle n’était pas confrontée au drame de Fabiola, mais à la regarder agir, je me disais que dans des circonstances similaires, elle trouverait la manière et le courage de faire front. »

Pour Mme Bergeron, l’écriture est un voyage qui lui permet de se balader au cœur de l’histoire. Avec ses personnages, elle ne connaît pas la solitude. « Quand j’écris, mes personnages deviennent tellement présents dans ma vie que j’ai l’impression de les connaître, de vivre avec eux. » Et grâce à son style d’écriture, elle réussit tout aussi bien à les faire vivre en nous puisque le drame humain qu’elle sait si bien intégrer à ses intrigues ne laisse personne indifférent.


Auteur/trice

Originaire du Témiscamingue, Dominique Roy est enseignante au secondaire depuis 1999. Elle complète actuellement une maîtrise en éducation spécialisée en formation à distance. Sa grande passion : la langue française. Ses passe-temps préférés : lire et écrire. D’ailleurs, elle rédige des articles à la pige pour quelques journaux et magazines depuis plusieurs années en plus de conceptualiser, rédiger et réviser des ressources pédagogiques. Son premier article pour L’Indice bohémien, elle l’a écrit en octobre 2011, et cette collaboration perdure depuis tout ce temps.