Denys Chabot présentait en mai dernier son tout nouveau roman, Tous étrangers (Éditions du Quartz). Cette histoire, portrait de personnages abitibiens, est une mosaïque de l’histoire de la région dans les années 1940.

Pour mieux comprendre le propos, une mosaïque est une histoire rassemblant divers personnages n’ayant, apparemment, pas de liens entre eux, mais dont les rapports se construisent au fil de l’histoire. Ainsi, le sens de l’œuvre ne situe pas dans l’enchaînement des événements, mais se construit à travers les personnages eux-mêmes.

Alors, quel sens portent ces derniers? Sont-ils reliés par La feuille volante, ce journal dont il est question du début à la fin de l’œuvre? Sont-ils plutôt connectés par une succession de hasards qui les rapprochent d’une façon ou d’une autre, comme dans la plupart des romans en mosaïque? La réponse réside peut-être dans le lieu où se déroule ce livre : les personnages finissent tous par être liés dans un passé collectif, sur la terre où s’est bâtie l’Abitibi actuelle. Même s’ils sont « tous étrangers » – comme l’indique le titre – et qu’ils n’ont pas tous de liens évidents, ils sont tous reliés par cette terre pleine de promesses qu’est l’Abitibi.

Que ce soit l’intrépide journaliste Bertrand Aubert, la pulpeuse Blandine Klondike, l’extravagant vendeur juif Samuel Jarosch ou son neveu ayant renié le sacré après avoir assisté aux horreurs de la Seconde Guerre mondiale, Julius Bondy, chacun apporte une touche de réel à ce récit jonché de descriptions plus détaillées les unes que les autres.

C’est donc avec une plume déconcertante que l’auteur nous transporte dans l’Abitibi du passé. Pourquoi ne pas voyager dans le temps avec tous ces personnages hauts en couleur?


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