Dans les locaux de la Maison des Jeunes du Témiscamingue (MJT), les discussions sur les préoccupations de la jeune génération font partie intégrante des rencontres. Au printemps dernier, c’est la notion de consentement qui ressortait plus particulièrement, un enjeu sociétal qui a inspiré plus d’une quarantaine de jeunes et qui a mené à la création d’affiches à l’aide de la technique de sérigraphie.

Mathilde Mantha, agente de développement et superviseure à la MJT, explique que plusieurs messages concernant des situations où le consentement n’était pas respecté étaient véhiculés dans les locaux. Malgré l’information qui circule abondamment dans les médias et sur les réseaux sociaux, malgré les vagues de dénonciation, il a vite été constaté qu’il y avait encore du chemin à faire. « Aussi, avec les défis que la COVID-19 a apportés en enseignement, notamment avec le temps de présence en classe réduit, les cours d’éducation à la sexualité ont écopé dans la dernière année et demie. Selon les jeunes, ça a paru sur les comportements et sur la compréhension de certaines et certains face aux enjeux liés au couple et à la sexualité. »

C’est dans cet esprit que le problème a été abordé sous toutes ses coutures et que le Centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS) du Témiscamingue est venu à la rencontre des jeunes pour offrir un atelier sur les violences sexuelles. La réflexion bel et bien amorcée a donc mené au projet de sérigraphie, une technique d’imprimerie qui a permis de créer des affiches aux slogans percutants. « Pour le choix de la technique de la sérigraphie, c’était vraiment en cohérence avec le message, puisqu’avant la démocratisation des presses et des imprimantes, plusieurs mouvements sociaux et militants utilisaient la sérigraphie (technique d’impression manuelle) afin de produire plusieurs exemplaires d’une affiche et répandre rapidement des slogans porteurs de revendications. Ça fait aussi partie de l’essence du projet qu’il soit à la fois pensé, réalisé et diffusé par les jeunes », explique Mme Mantha.

Bien que le tout ait été réalisé aux mois de mai et de juin, juste avant la fermeture des locaux pour la période estivale, c’est tout récemment, en octobre, que les affiches ont été installées et dévoilées au grand public. Cette démarche créative et militante s’est déroulée en marge d’un projet entrepreneurial d’art engagé dans lequel les jeunes étaient déjà bien ancrés au printemps dernier. Dans cette lancée, ils ont aussi créé des œuvres, avec la technique de la peinture sur panneau de bois, qui abordaient d’autres thèmes qui les animaient : santé mentale, misogynie et préservation de l’écosystème. Un vernissage a eu lieu en juin dernier.


Auteur/trice

Originaire du Témiscamingue, Dominique Roy est enseignante au secondaire depuis 1999. Elle complète actuellement une maîtrise en éducation spécialisée en formation à distance. Sa grande passion : la langue française. Ses passe-temps préférés : lire et écrire. D’ailleurs, elle rédige des articles à la pige pour quelques journaux et magazines depuis plusieurs années en plus de conceptualiser, rédiger et réviser des ressources pédagogiques. Son premier article pour L’Indice bohémien, elle l’a écrit en octobre 2011, et cette collaboration perdure depuis tout ce temps.