Première écoute. Première toune. Ça y est. Je suis transporté. Inconsciemment, j’attendais cet album depuis un bon moment. La première pièce, elle s’appelle Réflexion respiratoire sous apesanteur et quoique ça puisse paraître complexe, elle honore bien son nom ! Un morceau en crescendo qui commence par venir nous chercher avec douceur, jusqu’à temps de devenir une sorte d’hymne rassembleur, puis un élan intensément électrique. Oui, ça donne le ton de ce premier éponyme de Mille Monarques, jeune et prometteur quatuor indie rock montréalais. Sans être redondant, l’album conserve une bonne ligne directrice du début à la fin. Cette ligne, de neuf pièces substantielles, est ponctuée de belles surprises en cours d’écoute, comme la voix de Annie Rousseau sur Rouge, comme l’invitation à danser pour « les centaines de poissons qui nous regardent en rang » et comme la robuste attaque féline qui dit « bye bye ». Le son est très actuel. Mille Monarques n’est pas le premier groupe de son époque à ajouter des petites touches électroniques ou des violons synthétiques à une instrumentation pop-rock pesante, mais il le fait convenablement. Bien qu’à mon avis les paroles soient secondaires sur ce genre d’album, la dose de voix de Mathieu Denoncourt est juste à point et les textes atteignent une certaine profondeur. La chose la plus triste, c’est que ça m’a fait oublier les autres disques que j’ai achetés en même temps. À vous procurer si vous aimez Malajube, Karkwa, ou Pawa Up First… ou Diane Dufresne, ou Children of Bodom, ou…

4/5


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