Auteur connu dans la région pour son intérêt à participer à la diffusion des légendes et traditions des peuples autochtones, Yvon H. Couture, un Algonquin né à Natagan en 1946, a été adopté par un couple francophone de Senneterre, où il vit depuis l’âge de 9 mois. Sa passion pour l’histoire et pour l’écriture l’a amené à écrire de nombreux textes marqués par l’appel de ses racines. Il œuvre au partage de son savoir depuis les années 80, en particulier avec les Éditions Hyperborée qu’il a fondées en 1982, mais il aussi grâce à sa participation à d’autres publications. Poète, romancier, il se situe à ses débuts dans le mouvement de renaissance autochtone dans lequel s’inscrivent de grands noms tel Thomas King. Toujours en arrière-fond, le côté anthropologique dans la présentation ou la conclusion des récits reflète les intérêts profonds de l’auteur ainsi que l’ampleur de sa contribution.

Dès les premiers mots, Yvon Couture place le lecteur dans le contexte de son objectif par une citation en exergue qui invite à pratiquer les « vraies légendes ». Il propose donc un voyage dans les récits traditionnels, appelés atisokan, qui racontent les débuts de l’univers en entrecroisant la réalité et l’imagination. Les légendes expliquent la création du monde, mais aussi l’environnement actuel ; par exemple, la légende du mammouth décrit les circonstances de l’extinction de ces animaux en même temps qu’elle rend compte de l’apparition des quadrupèdes dans les forêts. L’un des aspects particuliers des légendes autochtones repose sur ce double jeu de disparition et d’apparition.

L’élément frappant de ce recueil réside dans le caractère universel des légendes. L’ensemble du livre forme une série de leçons de bien vivre en société. En effet, la narration passe par le biais des différents exploits du personnage central, qu’il s’appelle Tchakabish ou Gwigwichi, un jeune qui se bat contre les forces du mal dans son coin de pays. La majorité des histoires se déroulent dans une forêt qui ressemble fort à celles qui nous entourent et qui semblent avoir été hantées par toutes sortes d’esprits malfaisants ou malcommodes, telles les Missinabékwek (les femmes géantes) qui chassent le castor. Le personnage s’en sort toujours grâce à sa vivacité d’esprit et généralement pour le bénéfice de la collectivité, mais pas toujours en obéissant puisque les histoires commencent toutes par une transgression : comme quoi il faut outrepasser nos peurs individuelles pour mener à bien la possibilité d’une société juste et plaisante.

Cet opuscule procure une lecture distrayante malgré les nombreuses erreurs, dont certaines de pronoms, ce qui ne facilite pas toujours la compréhension.

Le garçon à la balle magique constitue le septième ouvrage d’Yvon H. Couture et le neuvième à paraître aux Éditions Hyperborée. \


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