Imaginez une terre, un jardin. Vous savez que sous la couche durcie se cache une grande richesse, mais vous devez défricher, couper le foin, racler, taper le sol, semer et patienter avant de récolter… Je vous présente Lubik, un groupe de musique rock francophone originaire de La Sarre, à l’image de cette métaphore, qui fait maintenant vibrer toutes les terres. Leur premier album Jusqu’au boutte poussera dans votre jardin le 11 novembre 2014.

Maintenant composé d’Alexandre Picard (guitare, voix), Christian Frenette (guitare, clavier), Michael Neault (batterie, voix) et Jean-Sébastien Trudel Langevin (basse, clavier), Lubik a évolué depuis le secondaire! Le projet part d’une gang de gars qui trippent sur les Dales Hawerchucks, les Vulgaires Machins, Black Sabbath, sans négliger Les Colocs et Richard Desjardins. Après Les Black Billy’s, Les Gars du nord et Analgézik, Lubik naît officiellement en 2010. Le son punk se transforme en son rock. D’ailleurs, l’expression « dans ta face » revient souvent dans leur vocabulaire. Lubik vient du mot lubie, mais avec un « K » c’est plus… « dans ta face »!

Merci Clément Picard

Lubik, c’est quatre gars différents avec les mêmes valeurs et qui ont un seul but : vivre de leur rêve. « La musique c’est rassembleur, c’est important et ça tisse serré, mais il faut travailler. » Les gars jamment et vont voir des spectacles au bistro La Maîtresse à La Sarre. Ce sont de vrais mélomanes et ils bûchent.

La veille de la date limite d’inscription au concours « Band de garage » de l’émission Belle et Bum à Télé-Québec, le père d’Alexandre Picard, Clément Picard, appelle son fils pour l’inciter à s’inscrire. C’est à ce moment que la ligne entre le rêve et la réalité s’estompe. Sur 83 groupes, Lubik remporte le prix et se mérite 5000 $ en plus de faire une performance à l’émission le 16 mars 2013. Le band est alors composé d’Alexandre Picard, Michaël Neault, Jérémie Villeneuve, Philippe Duval et Jean-Sébastien Trudel-Langevin.

« Ça a été l’élément déclencheur, le moment où on a décidé de vivre de la musique. On a goûté durant quelques secondes au professionnalisme et à ce que pourrait être notre quotidien. On a décidé de mettre nos grosses bottes pis de plonger dans la bouette », raconte Alexandre.

Mais le fait de pratiquer six heures par jour, quatre fois par semaine, peut résulter que tu ne vois plus ta famille, tes amis et ta blonde. C’est un peu ce qui explique le départ de Jérémie et Philippe, nous menant au Lubik d’aujourd’hui.

La maison à Gallichan

Afin de pouvoir répéter à leur guise, les gars décident de louer une maison de campagne à Gallichan. C’est là que la magie s’opère. On dit que jadis, le jardin donnait les plus gros légumes de la région!

Lubik se met en effet à défricher. Sous la terre durcie se cache un énorme potentiel. Les musiciens discutent de leurs rêves, ils écoutent du Black Sabbath et font un jardin en parallèle avec leur projet de musique. Le soir, ils arrosent la terre, c’est là qu’ont lieu toutes les discussions. « Quand ton guitariste, Christian Frenette, est aussi un horticulteur de formation, t’en profites! », s’exclame Alexandre Picard avec humour.

Après Belle et Bum

À leur retour de Belle et Bum, tous les festivals de la région les voulaient. « On est passés de faire des shows devant 200 personnes au bar La Maitresse à La Sarre, à la première partie d’Éric Lapointe à l’aréna Iamgold. On a défriché, maintenant il faut être prêt! » dit Alexandre. Les gars d’Abitibi-Ouest ne font pas de la musique pour attirer l’attention, ils restent authentiques.

Sur leur chemin, Steve Jolin alias Anodajay

En 2013, Lubik est invité à performer pour le 25e anniversaire de radio NRJ. C’est à ce moment que Steve Jolin, alias Anodajay, assiste pour la première fois à leur spectacle. C’est le coup de cœur. « On jouait tard, il n’y avait plus beaucoup de monde, mais parmi les quelques personnes, ben il y avait Steve. Il est venu nous voir dans notre loge après le show, on capotait! », raconte Alexandre.

Steve Jolin prendra les gars sous son aile. Il deviendra le gérant officiel du groupe et produira leur tout premier album Jusqu’au boutte sous la nouvelle étiquette 117 Record, un label différent des Disques 7ième Ciel créé spécialement pour tout ce qui n’est pas hip hop. « Steve Jolin, c’t’un vrai Abitibien, il travaille jour et nuit. C’tun killer! J’ai 100 % confiance en lui. C’t’un bûcheron, il est franc. Steve tape la trail pour les gars maintenant », confie le chanteur de Lubik.

Jusqu’au boutte, du rock terreux

L’album est enregistré par Pierre Rémillard, au studio Wild dans Lanaudière, en plein milieu du bois. Après un an et demi de dur labeur, l’album va enfin voir le jour. « Pierre Rémillard a travaillé sur les projets de Grimskunk et des Vulgaires Machins. On se sentait comme des enfants qui rencontraient Dieu », raconte Alexandre. La pré-production, quant à elle, a été assurée par Yannick St-Amant au Northern Studio de Trécesson.

Le mot de la fin? « On vit notre rêve, c’est ça qui se passe, pis on va le vivre jusqu’au boutte »,  se réjouit Alex Picard

 


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