Björk nous offre son nouvel opus, Vulnicura, dans lequel elle renoue avec d’anciennes sonorités (on entend parfois un mariage entre l’acoustique Vespertine et le techno Volta, par exemple). On se sent en terrain « connu », mais sans maladresse ni redite. Le propos, lui, raconte la douloureuse séparation d’avec Matthew Barney. Björk utilise un langage candide et parfois presque adolescent. Cette prose peut déplaire à certains, qui y verront un pathos un peu superficiel : c’est que, dans Vulnicura, on quitte l’universalité de Biophilia pour une intimité plus « restreinte ». Bien qu’on ne se sente pas confronté à autant de nouveauté qu’en écoutant Medùlla ou Biophilia, on retrouve tout de même avec grand plaisir la Björk « d’avant ». Les chansons de cette Islandaise mythique deviennent vite envoûtantes, et la tristesse des textes ne nous empêche pas d’écouter en boucle ce nouvel univers qui sonne pourtant familier. Les grands fans adoreront; sinon, l’album plaît bien.

3.75/5


Auteur/trice

Après avoir enseigné le français, le théâtre et la littérature au Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue, Gabrielle Demers oeuvre dans le domaine de la pédagogie universitaire. Elle s’adonne aussi à la performance, aux installations artistiques et aux arts imprimés. Elle se questionne sur les enjeux actuels liés à la féminité dans l’espace public, entre autres.