Alors qu’Érina marche dans une épouvantable tempête de neige à Montréal, elle rencontre son père, pourtant décédé récemment. L’ultime requête du défunt pour sa fille la lancera dans une réflexion sur différents thèmes, dont la mort, le voyage et le temps : « À travers l’épaisseur des flocons, je dévisageai cet homme dont l’accent méridional rappelait un monde profondément enfoui en moi. C’était la voix d’Ali Baba et des quarante voleurs, celle qui incarnait tous les personnages des Contes des Milles et Une Nuits quand j’étais petite. »

Voilà l’univers dans lequel nous convie Catherine Mavrikakis dans son roman La Ballade d’Ali Baba, publié en 2014. Dans le récit, de nombreux retours en arrière nous font parcourir différentes époques de la jeunesse d’Érina et de celle de son père né en Grèce et immigré au Canada dans son enfance. Il est intéressant de noter les abondantes références littéraires, dans ce roman qui évoque tour à tour Ali Baba et les 40 voleurs, Hamlet de Shakespeare et La Divine Comédie de Dante. Tout comme dans ces œuvres du passé, le surnaturel est habilement intégré au quotidien, tout comme le fait le réalisme magique de la littérature sud-américaine, et l’un des intérêts du récit, pour le lecteur, est le doute créé par le personnage du père, qui est réellement mort et pourtant là comme si de rien n’était. Bref, La Ballade d’Ali Baba est un roman étonnant, dont la lecture nous transporte dans l’espace et dans le temps.

        
 
 
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