« Où va le feu? » Dans ce récit autobiographique, l’auteur affirme que le feu est le nom utilisé par son père et ses amis criminels pour désigner leurs fusils, et c’est sur cette intrigante question que va prendre forme le récit de l’amour impossible qui brûle aussi entre le fils et son père.

Le feu de mon père de Michael Delisle est une incursion au cœur d’un processus d’écriture où l’auteur trouve son inspiration dans une enfance troublée par la violence de son père, petit criminel de province, et l’abandon de celui-ci lorsqu’il redécouvre la religion pour s’y consacrer entièrement. Le petit garçon en admiration devant son père, qui lui fait vivre des aventures avec sa vie de brigand, deviendra un jeune écrivain en colère, dont l’écriture permet de sublimer cet amour douloureux et sans cesse trahi. Où va le feu? est le récit de cette quête par laquelle l’auteur essaie de comprendre pourquoi son père s’est ainsi retiré de son existence, le condamnant à rechercher sans répit le feu qui embrasait leur relation désormais éteinte. Cette quête est présentée à travers des analogies entre l’écriture poétique et la relation difficile avec la figure paternelle. Le rapport que l’auteur entretient avec l’écriture est un point fort du roman : « Je passe des éternités à ôter un mot, pour le remettre pour l’ôter de nouveau. Finir un poème, c’est faire son deuil des variantes », affirme le jeune écrivain.

L’histoire donne l’impression de voyager sur le crayon de l’auteur. Pour lui, l’écriture est une nécessité brûlante qui permet de transformer l’existence en œuvre d’art et, comme le dit Michael Delisle, « on a tous ce feu en nous ».           


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