Impossible de passer sous silence ce dernier opus que Cohen aura légué au monde avant de tirer sa révérence. Enrobé dans un son de velours tout en retenue, à l’image du gentleman, c’est un album sombre et prophétique où l’homme pressent, avec philosophie, sa mort imminente. « I’m leaving the table, I’m out of the game… »

Il n’y a rien de flamboyant. Une musique lente et feutrée, en harmonie avec les 82 printemps du poète, sans pour autant manquer de richesse, de précision et d’ardeur poétique. Pour apprécier le travail, il faut s’éloigner des bruits du quotidien, s’asseoir et écouter. Les textes sont importants. On a l’impression de lire une lettre écrite par un ami, des confidences, en quelque sorte. C’est Adam Cohen, le fils, qui signe la réalisation, dans la continuité de Old Ideas et Ten new songs.

You want it darker est un album sobre mais dense. Si le poète se faisait vieux, sa lucidité face au genre humain, son sens philosophique et sa profondeur sont restés les mêmes. Son œuvre n’a pas d’âge, elle sera éternelle. Merci, Leonard Cohen.

5/5


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