Parler d’environnement en vue des élections municipales de l’automne 2017 : un mythe ou une réalité? C’est en tout cas le pari lancé par plusieurs organismes environnementaux de la région qui souhaitent amener le sujet de l’environnement au cœur des débats entre les candidats aux élections. Lors des dernières élections municipales en 2012, j’avais malheureusement constaté que le sujet était trop peu abordé.

Mais, comment intéresser les candidats et les électeurs aux questions environnementales de l’Abitibi Témiscamingue?

Une part de la solution nous vient certainement de nos voisins du Saguenay–Lac-Saint-Jean, puisqu’ils ont lancé « une démarche environnementale non partisane en vue des prochaines élections municipales », et ce, dès le début de l’été.

L’objectif de cette démarche consiste à mettre de l’avant certains enjeux environnementaux pour influencer positivement le programme des partis politiques et des candidats aux élections municipales. L’organisation du Forum régional Planèt’ERE, qui a eu lieu en juin dernier à Rouyn-Noranda sur le thème des changements climatiques, n’est pas étrangère non plus à cette idée. Le rôle important que jouera le milieu municipal a notamment ressorti des discussions et de la réflexion lors du Forum.

Depuis, le Conseil régional de l’environnement de l’Abitibi-Témiscamingue (CREAT) a sondé plusieurs organismes de la région à savoir si une telle démarche les intéressait et s’ils souhaitaient se lancer dans l’aventure. Ainsi, les deux organismes de bassins versants (OBV) Abitibi-Jamésie et du Témiscamingue, la Société de l’eau souterraine de l’Abitibi-Témiscamingue (SESAT) et le Groupe ÉCOcitoyen (GÉCO) ont répondu positivement à l’appel. Du coup, les cinq organismes élaborent ensemble un questionnaire afin de recueillir les intentions et les engagements des candidats en termes d’environnement.

Le but de cette démarche est autant de sensibiliser les candidats que les électeurs car, rappelons-le ici, les municipalités ont plusieurs compétences en matière d’environnement en vertu de l’article 4, paragraphe 4 de la Loi sur les compétences municipales (C-47.1). Qu’il soit question de gestion de l’eau, des matières résiduelles, d’aménagement du territoire, de la protection des milieux naturels, de mobilité durable, de développement durable ou de lutte contre les changements climatiques, les municipalités font partie des acteurs clés d’une gestion environnementale efficace.

Leur proximité avec le citoyen implique une exemplarité, notamment en ce qui a trait aux gestes à poser quotidiennement. Ainsi, la démarche environnementale de l’Abitibi Témiscamingue portée par les cinq organismes abordera diverses thématiques à caractère environnemental pour lesquelles les candidats seront amenés à déterminer des enjeux et des solutions à mettre en place dans leur municipalité. Le tout permettra ainsi d’éclairer les électeurs sur ces questions qui ont des répercussions importantes sur la qualité de leur milieu de vie.

Pour pousser davantage la démarche environnementale de l’Abitibi-Témiscamingue, les candidats seront amenés à préciser leur intention de mettre en place un plan d’action en développement durable à l’échelle de leur municipalité. Un tel engagement sera-t-il pris par certains candidats? Nous le verrons bien. Des 65 municipalités de la région, seules deux ont, à ma connaissance, fait l’exercice d’intégrer des actions sociales, environnementales et économiques dans le cadre d’une démarche et d’un plan d’action en développement durable. Il s’agit de la Municipalité de Taschereau et de la Ville de Malartic.

Impatient d’en savoir davantage? Vous entendrez certainement parler de la démarche environnementale au cours des prochaines semaines. À suivre!


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