L’expression « fermer jardin » s’applique lorsque des vivaces, telles que les framboisiers ou les asperges, couvrent une surface qui ne sera pas labourée à l’automne au jardin. Il s’agit d’apporter des soins à ces parcelles en fin de saison pour faire en sorte qu’au printemps suivant, alors que de nombreuses autres tâches requièrent temps et énergie, les plantes ainsi traitées à l’automne partiront, comme on dit, du bon pied.


Pour les framboisiers, il faudra éliminer au sécateur toutes les cannes ayant porté fruit pendant l’été. On reconnaîtra aisément à leur vigueur les nouvelles tiges à conserver qui ont émergé parallèlement à celles qu’il faut enlever et brûler, si possible. Il faut les favoriser en éliminant le plus possible les mauvaises herbes qui s’en sont servies comme tuteurs et qui obstrueraient la libre circulation de vos fines mains à la cueillette l’an prochain. D’autant plus que les nouvelles mauvaises herbes à venir auraient tôt fait d’envahir vos framboisiers avec plus d’efficacité encore. Il faut transplanter ailleurs ou éliminer les rejetons qui élargissent indûment la haie de framboisiers.


Un rafraîchissement du paillis n’est pas mauvais puisqu’en plus de protéger les racines pendant l’hiver, il alimentera le sol et maintiendra une humidité constante la prochaine année; sans quoi un été sec comme celui que nous avons connu en 2012 verra sécher prématurément les cannes portantes et raccourcira d’autant la saison de production. Le paillis sera fait de paille ou de feuilles mortes, ou encore de la couverture sèche d’un tas de compost. Deux à trois centimètres d’épaisseur suffisent.


Pour les asperges, il s’agit de couper à ras le sol toutes les tiges et de les sortir du jardin. Ensuite, nettoyer la parcelle des mauvaises herbes en bêchant. Il sera bénéfique dès lors d’incorporer en surface un compost qui maintiendra une production d’asperges de qualité pendant cinq semaines à partir de la mi-mai l’année suivante.


Fermer un jardin signifie aussi ramasser les tiges des crucifères, les plans de tomate, de gourgane, de maïs et de fève dénudés pour les entasser au moment de constituer le dernier tas de compost de la saison. Ainsi, la place est faite aux labours pour le jardin de plantes légumières annuelles et au hersage le printemps venu, lorsque le sol le permet.


Il est beaucoup plus agréable d’ouvrir le jardin au printemps comme une belle page blanche plutôt que de devoir effacer les traces du passé avant d’amorcer la saison.


Auteur/trice

Chroniqueuse autodidacte pour L'Indice bohémien et pour le Journal Le Pont de Palmarolle. Les sujets couverts touchent, entre autres, l'actualité, la lecture, le jardinage, le végétarisme, l'interprétation de l'objet patrimonial, les arts visuels, le portrait, l'amour de la nature et de la culture. Prix de l'AMECQ 2019 pour la meilleure chronique Notre région a cent ans.